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La mondialisation est-elle l'extension du capitalisme ?
18 avril 2012

La mondialisation capitaliste et les autres

Selon l'obédience idéologique et théorique occidentale le début de la mondialisation est situé entre le XVI siècle et l'après Deuxième Guerre mondiale, en passant par ceux qui la situent aux XVIII siècle. D'autres établissent un lien entre le début de la mondialisation et la chute du mur de Berlin qui symbolise le démantèlement du bloc soviétique. Il faut ajouter à ces perceptions ou lectures de l'histoire celles qui nient l'existence réelle de cette mondialisation soit parce qu'ils la limitent à un espace géographique étroit appelé la Triade, soit parce que ces bénéfices ne sont pas généralisés ou parce qu'ils croient à d'autres mondialisations. Le point commun entre ces thèses (mise à part la dernière thèse) c'est qu'ils établissent un lien entre la mondialisation et les phases de développement du système capitaliste. Il s'agit donc de la mondialisation de ce système. A ce niveau se pose la question : ce système est-il universel ? Comment le situer par rapport aux systèmes-mondes qui l'ont précédé (chinois, musulman, indien) ? Quelles sont la forme et la nature de ces systèmes ? Quelles sont leurs motivations ? Quelles sont les différences/ressemblances qu'ils présentent par rapport au système capitaliste ? Mais de quelle mondialisation s'agit-il actuellement ? économique qui se traduit par l'élargissement du marché capitaliste à l'ensemble du globe ou comme disent certains à l'espace solvable ? Politique qui se manifeste à travers l'exportation du système démocratique occidental de la dernière génération (démocratie indirecte) ? Culturelle qui passe par la généralisation du mode de consommation, du mode de vie et de pensé et de la représentation occidentale américanisée du monde, de l'homme et de la société, des valeurs, etc. ?

La mondialisation économique

La mondialisation économiqueest le phénomène le plus palpable, il est aussi le véhicule et le moteur, il est peut être même la raison de ces nouveaux changements. Il se situe au niveau des entreprises, des nations, des technologies, des systèmes et des modes de production ainsi que du comportement des individus. On relève plusieurs approches dominantes de la mondialisation : La mondialisation financière, la mondialisation technologique, la mondialisation des marchés. Ce phénomène se traduit par la croissance du commerce extérieur, l'apparition des blocs économiques régionaux, l'augmentation des investissements directs étrangers, l'émergence des grandes sociétés mondiales, l'apparition des alliances stratégiques, etc. Quelles sont les causes de la mondialisation économique ? Quel rôle accorder à la science et la technologie dans ce développement qui se pose comme base le paradigme technico-économique et scientifique ? Quels sont les enjeux des notions : marché global, compétitivité mondiale, etc. Notions qui, avec le temps revêtent la force de l'idéologie ? Quels sont les mécanismes de la mondialisation et de ses enjeux ?

L'internationalisation et la transnationalisation peuvent être caractérisées par une configuration typique d'un seul innovateur de base et un ensemble de suiveurs; elles génèrent des pressions de concurrence intense pour les producteurs nationaux ; elles provoquent des dislocations majeures et des réorganisations pour les gouvernements. Cependant, elles ne provoquent pas beaucoup d'incertitude. Pour plusieurs pays dans la période d'après Deuxième Guerre mondiale, la tâche était de rattraper le futur et non de l'inventer [Coriat, 1990, p. 242]. Par contre la globalisation est caractérisée par une incertitude accentuée aussi bien par de nouvelles pressions concurrentielles, qui proviennent de concurrents innovateurs localisés partout dans le monde. La compétition est devenue multidimensionnelle, s'appuyant sur les prix, la qualité, la rapidité de la production et des livraisons (système du juste à temps), ainsi que la différenciation du produit. Les firmes sont devant l'obligation d'être présentes sur les principaux marchés mondiaux (Amérique du Nord, Asie, Europe) et font face à la nécessité d'atteindre la taille critique pour bénéficier des avantages des économies d'échelle et de se doter de la flexibilité pour s'adapter rapidement dans un monde d'incertitude [Salaün, 1995, p. 13], caractérisé par la "variété et la variabilité "; ce qui implique la nécessité d'une stratégie de coopération de plusieurs opérateurs [Conti, 1990, p. 98]. Cette vision de la mondialisation a une signification: la fin de la production de masse et de la division du travail comme mode dominant de l'activité économique.

Le développement et la mondialisation

Ces questionnements se posent-ils toujours (à tort ou à raison), dans le monde sous-développé, dans le cadre de l'ancienne opposition tradition/modernité ? Ou va t-on dépasser ce piège? L'intégration au marché mondial se justifie actuellement par l'accès à la post-modernité. Que signifie ces deux concepts : modernité, post-modernité en relation avec la mondialisation? Sont-ils différents ? Ne sont-ils pas pour le monde sous-développé deux faces de la même monnaie ? Va t-on dépasser le piège de l'opposition modernité/tradition? Bien plus, y a t-il une seule modernité ou bien la modernité est au pluriel? Les concepts d'intégration, d'autonomie, d'indépendance, de développement (économique, politique, social et culturel) ont-ils la même connotation à l'ère de la mondialisation que celle qu'ils avaient revêtue après la période des indépendances politiques ? Quel place occupent-ils dans la construction des sociétés qui semblent être en perte d'idéaux et vouées à l'ouverture au marché mondial, et au mode de consommation dominant ?

Les notions de développement autonome, identité, dignité, dimension sociale, égalité, justice...ne se posent plus comme priorités ou viennent accompagner la mondialisation qui est relevée du rang d'instrument à celui d'objectif fatal. Ce qui compte s'est s'ajuster aux vérités de la mondialisation, démocratisation et universalité des valeurs libérales du centre. Le résultat ne compte pas. En l'absence de finalité au départ on n'attend pas de résultat à la fin. L'avenir n'est pas prévisible et n'est pas maîtrisable. Donc, on se rabat sur les stratégies institutionnelles, l'intégration régionale en est une. On relègue, alors, les objectifs centraux tels que le développement, au rang secondaire. Dans cet esprit la mondialisation est instrument et objectif. La mode est donc à la mondialisation, le monde non industrialisé n'a pas échappé à ce vend. Or la crise de ce monde est celle de son développement et de son identité, compte tenu de son appartenance, d'une histoire chargée et d'un présent qui ne l'est pas moins le liant à l'occident. L'objectif central du monde non industrialisé doit être le développement autonome et l'intégration régionale ou mondiale doit se définir par rapport à cet objectif. Quelle est la logique de l'intégration en terme théorique et empirique ? Quelle intégration au marché mondial pour un objectif de développement régional autonome ? Quelle stratégie pour faire face à la mondialisation ? L'accepter et donc s'intégrer dans le système mondial ? Faut-il renoncer à l'identité culturelle pour le développement par l'insertion au marché mondial ? Ce type de développement est-il réalisable comme nous le fait miroiter les rois du marché ? Ou bien doit-on refuser ce système en bloc? Ce dernier scénario est-il possible dans la situation actuelle de la débâcle du monde musulman et sous-développé ? Y a t-il une troisième voie ? La formation de blocs régionaux est-elle faisable ? est-elle efficace ? Enfin, comment redéfinir l'autonomie si l'ouverture est incontournable volontairement ou non ?

l'État et la mondialisation

La mondialisation implique le " commencement de la fin du " national " en tant que seul point de départ et d'arrivée stratégique pour les acteurs scientifiques, sociaux et culturels. " [Groupe de Lisbonne, 1995, p.62]. Il est simpliste de dire que le national est trop étroit pour le mondial et trop vaste pour le local. Il y a une remise en cause de la souveraineté et du rôle hégémonique de l'État dans le régional et le mondial. Il doit partager le gouverne avec d'autres formes d'organisation, " se réinventer et s'appuyer sur la mondialisation " [Groupe de Lisbonne, 1995, p.63 ]. Nous ajoutons qu'il faut se réinventer tout en rejetant la mondialisation comme fatalité.

Durant la dernière décennie on a commencé à observer de plus en plus le désengagement de l'État. Des auteurs (Ohmae, Reich..) prédisent sa disparition et son remplacement par la grande entreprise créatrice de richesse et d'emplois. Il demeure que ces entreprises, géantes soient-elles, ne peuvent remplacer l'État national ni les instances internationales dans la régulation des activités économiques et surtout sociales, parce qu'elles agissent dans le cadre du marché qui vise toujours à soumettre le social à leurs exigences. Ceci explique les tendances à la domination des solutions "rationnelles " face à la crise. Pour gérer la complexité qui caractérise la société, les décideurs manquent d'imagination, ils n'ont dans leurs trousses que des outils du passé, basés sur la calculabilité cartésienne qui se traduit par les solutions les plus faciles, les plus routinières et qui ne les touchent pas: la compression des coûts salariaux (par ce que les salaires sont considérés comme des coûts) et dans les services sociaux essentiels (santé, etc.) et qui hypothèquent l'avenir (éducation..).

 Résumé : Cette article parle de l'aspect économique, politique de la mondialisation et du rapport de l'Etat et la mon dialisation

Source : http://www.unites.uqam.ca/aep/vei/09-98/Filali1.html

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